Un bonheur insoupçonnable - Gila Lustiger
"Whaou, ils ont de belles couvertures maintenant les romans de chick lit !" dis-je à ma chère et tendre, visant sur son chevet un livre à la couverture certes rose, mais inhabituellement pastelle pour le genre... Et elle de répondre : "Et tu n'as pas vu les illustrations à l'intérieur... et ce n'est pas de la chick lit, c'est Un bonheur insoupçonnable de Gila Lustiger !" Intrigué, je me saisis de l'objet, le feuillette afin d'avoir un aperçu de ces fameuses illustrations, puis sans grande conviction, entreprends de lire quelques lignes de ce roman d'apparence bien féminine à mon goût... J'étais déjà happé par l'écriture simple et rafraichissante de Gila Lustiger, lorsque me parvint un "Je ne l'ai pas fini, mais tu peux le lire si tu veux..." mi-amusé, mi-résigné...
"Un bonheur insoupçonnable" est donc un roman un peu inhabituel par sa couverture, par quelques fantaisies typographiques, des notes de bas de pages à rallonges et par ces fameuses illustrations. Imposer des images à l'imaginaire d'un lecteur de romans me semble un peu risqué (je précise "de romans" car cela doit moins perturber un lecteur de BD...), mais dans mon cas, cela n'a pas vraiment gêné ma lecture. Comme je suis trop fainéant pour vous scanner une de ces illustrations (sans compter les insolubles questions de droits d'auteur que cela soulèverait) je vous donne l'adresse du blog de l'illustratrice, Emma Tissier.
Les personnages principaux de ce roman sont M. Grindberg, sa femme de ménage Mirabella et cinq collégiens, Mathilda, Paul, Simon, Lucas et Juliette... et Holstein, la chienne de M. Grindberg. Pas facile à résumer ce roman : M. Grindberg est un vieux garçon un peu excentrique, Paul est inconsolable depuis le décés de sa grand-mère, Mathilda voudrait que Paul soit heureux, Mirabella est amoureuse de M. Grindberg (et oui, il y a même une histoire d'amour) et il est question d'un mystérieux "Livre des questions" que s'échangent les enfants... En fait, Gila Lustiger réussit le grand écart entre récit pour les plus jeunes et roman philosophique. Des pensées désarmantes de la petite Mathilda à la dialectique de Socrate, l'apparente simplicité du style doit cacher des "pensées profondes", (comme dirait Muriel Barbery) dont la moitié ont dues m'échapper, mais cette fugitive impression n'a en rien gâché le plaisir que j'ai éprouvé à la lecture de ce roman, également apprécié par Cuné, Cathulu et Leiloona.
"Un bonheur insoupçonnable" de Gila Lustiger (2008)
Stock,191 pages, 17 €