La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette - Millénium 2 - Stieg Larsson
Et c'est reparti pour 700 pages de voyage au pays des mangeurs de boulettes de viande accompagnées de purée de pomme de terre et de confiture d'airelle. Dans ce deuxième opus, nous retrouvons comme prévu le journaliste "Super" Blomkvist ainsi que la hackeuse Lisbeth Salander. Cette dernière se la coule douce sous le soleil des Caraïbes, mais le repos, pourtant bien mérité après ses exploits du Tome 1 de Millénium, sera de courte durée...
Bon, je ne reviendrai pas sur le style du couple Stieg Larsson/Marc de Gouvenain (le traducteur et génial dénicheur de Millénium pour les éditions Actes Sud). Pas de miracle dans le Tome 2, l'écriture est toujours aussi quelconque, avec une spécificité pour ce tome : l'usage immodéré du vilain mot "micheton" (l'intrigue tourne autour d'une affaire de prostitution).
Stieg Larsson revient sur ses thèmes favoris : l'éthique du journaliste, l'attitude de la société envers les psychopathes et les pervers sexuels, le féminisme, la liberté sexuelle et... la sécurité informatique (un vrai geek ce Stieg Larsson), ce qui nous vaut une belle citation, à retenir : "Aucun système de sécurité ne vaut mieux que le collaborateur le plus débile".
On continue à apprendre des tas de choses sur les Suédois, notamment qu'il s'agit de personnes très polies, qui éteignent leur téléphone portable (argh, Nokia est en Finlande, pas en Suède, ma blague tombe à l'eau) à tout bout de champ, pour ne pas déranger leur entourage et pour créer de bien pratiques rebondissements dans le récit.
Mais la nouveauté de ce deuxième tome, c'est sa dimension comique. Autant le premier tome était austère, avec des personnages se prenant très au sérieux, autant celui-ci introduit un peu de dérision, avec quelques répliques d'une grande finesse (genre Schwarzzennegger).
Ce deuxième opus m'a semblé mieux réussi que son prédécesseur, moins long au décollage et plus enlevé, avec quelques scènes très rythmées. En fait, Millénium est au roman ce que le film d'action américain est au cinéma : c'est violent, invraisemblable (quelle santé cette Lisbeth Salander), esthétique et facile, parfois grotesque, souvent de mauvais goût, mais ça marche.
"La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette - Millénium 2" de Stieg Larsson (2006)
Actes Sud, Collection Actes noirs, 652 pages, 23 €