Nevrospiral - Patrick Olivier Meyer
Comment résumer ce roman à quatre voix ? Quatre personnages pour quatre névroses : Ian Furrigan d'abord, obsédé* par les blondes, l’hypochondriaque (et blonde) Anita, persuadée que son médecin va bientôt lui annoncer une tumeur au cerveau, Samuel Wilson, dépressif notoire, sur le point d’assassiner une innocente blonde et Richard Richardson, rock star cynique, collectionneur de groupies blondes… Quatre récits parallèles, avec deux points communs : la blondeur, bien sûr, mais aussi un médicament, le Nevrospiral…
* "Elle vient d'enrichir ma fabuleuse collection de blondes d'une seconde. Ces blondes qu'on aperçoit furtivement dans les escaliers roulants des galeries commerciales, au volant de sa voiture sur les quais de Seine la tête à 360 degrés sans pouvoir s'arrêter, dans les halls d'aéroport traînant au loin leur valise à roulettes et qui disparaissent aussi vite que hop, elles sont déjà parties." (p.33)
J’ai dû vérifier plusieurs fois pour en avoir le cœur net, (comme on se pince pour vérifier que l’on ne rêve pas) mais "Nevrospiral" est bel et bien un roman français. Et pourtant, le style, l'humour, jusqu’aux noms des personnages, tout sonne américain dans ce roman. Imaginez un mélange de Douglas Coupland et de Chuck Palahniuk, avec une dose de Bret Easton Ellis, et vous aurez peut-être une petite idée du résultat : un mélange assez détonnant d’humour, de digressions, de sexe, de violence, de cynisme et de folie. Un premier roman réussi (pour qui apprécie au moins l'un des auteurs cités ci-dessus), dont les nombreuses qualités (style, inventivité, rythme, humour) font vite oublier la fin un peu confuse (sans doute un abus de Nevrospiral).
"Nevrospiral" de Patrick Olivier Meyer (2010)
Calmann-Lévy, 256 pages, 17 €
Deux autres avis, plutôt enthousiastes : ceux de Stephie et d'Antigone.