Le chemin des sortilèges - Nathalie Rheims
Pour résumer ce livre, j'aurais aimé connaître le prénom de la narratrice de ce roman écrit à la première personne, mais il me semble que ce prénom n'apparaît nulle part. Je pourrais l'appeler Nathalie tant le roman semble autobiographique, et me faciliter ainsi la tâche, mais ce serait renier l'aspect romanesque de l'ouvrage...
La narratrice donc, retrouve dans une maison isolée l'ami de sa mère disparue, un homme qu'elle n'a pas vu depuis 10 ans. Chaque jour, celui-ci dépose dans sa chambre un nouveau conte de fées : La Belle au bois dormant, Blanche-Neige, Le petit chaperon rouge.... Ces lectures enfantines réveillent de lointains souvenirs et marquent le début d'un long voyage intérieur.
Quand j'écris "long voyage intérieur", je tiens à préciser deux choses. D'abord, l'expression "voyage intérieur" n'est pas de moi mais de l'auteure : "Chaque histoire déposée dans ma chambre était une étape de ce voyage intérieur...". Ensuite, la longueur de ce voyage intérieur est toute relative. Le livre n'est en effet pas bien épais, et laisse présager d'un voyage intérieur plutôt bref. Et pourtant, j'ai personnellement trouvé le voyage très long, à tel point que j'ai été tenté plus d'une fois de laisser Nathalie Rheims arpenter toute seule son "chemin des sortilèges". D'ailleurs, peut-être aurais-je dû finalement ? Car étais-je réellement le bienvenu dans ce roman ? Nathalie Rheims semble trouver en cours de route beaucoup de réponses à de nombreuses questions. Mais elle semble se soucier assez peu de savoir si le lecteur possède tous les éléments nécessaires à la compréhension...
Le roman se présente comme un huis clos à l'écriture agréable que quelques brefs passages en extérieur permettent de rendre un peu moins étouffant. Le récit est parsemé d'extraits de contes de fées et les dialogues de la narratrice avec l'énigmatique Roland, figure de père-psychanalyste-gourou, donnent du rythme aux interrogations de la narratrice et aux interprétations des contes.
Vers la fin du roman, la narratrice se rebelle gentiment, et affrontant son interlocuteur du regard décide de rompre temporairement le dialogue. Elle écrit alors dans un éclair de lucidité : "Il me regarda un moment, attendant que je parle, mais je n'avais pas envie de lui dire des phrases vaines, qui resteraient comme autant d'interrogations inachevées." Des phrases vaines et des interrogations inachevées. C'est malheureusement, le sentiment que m'ont laissé ces dialogues. Vraiment dommage, car l'idée de départ du roman, cette sorte de psychnalyse à travers l'exégèse de contes de fées classiques, était plutôt intéressante, mais le résultat m'a semblé plutôt confus voire abscons.
Je referme ce roman avec la désagréable impression de n'être qu'une brute épaisse désespérement cartésienne, insensible à une atmosphère fantastique et des dialogues tout en retenue qui devraient sans mal trouver preneur.
Du côté des blogs de lecture, Clarabel semble avoir apprécié ce roman mais nous fait part tout de même de sa confusion, Leiloona a aimé mais a un peu regretté que l'auteur n'ait pas plus tiré parti des contes et Crapouillaud a été plutôt déçue par sa lecture.
Je remercie les éditions Léo Scheer et le site ChezLesFilles.com qui m'ont aimablement envoyé ce roman. Je leur adresse également mes excuses pour cette chronique peu flatteuse et espère qu'il ne m'en tiendront pas trop rigueur...